Des comportements issus de violences

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Ici, il s’agira surtout de ma propre expérience sur le sujet. Je ne suis pas experte en psychologie clinique, ni en traumatologie. L’idée est simplement d’effleurer le sujet pour mettre en lumière des comportements issus de violences et non pas « normaux »…

Que signifie ici NORMAL? Ce que je qualifie de « normal » est un comportement qu’adoptent (ou ici n’adoptent pas) des personnes ayant vécu sans violence particulière.

Ces comportements se sont développés au fur et à mesure des maltraitances que j’ai vécu, tout au long de ma vie, jusqu’au moment où j’ai réussi à inverser la vapeur.

Au niveau physique

Des troubles sexuels

Pour ma part, j’avais adopté la masturbation compulsive. Sans comprendre d’où ça venait, je faisais ça frénétiquement, à tout moment de la journée, sans avoir de désir, ni d’excitation particulière, ni même de plaisir. J’ai découvert, après des recherches sur le net, que ce comportement était un symptôme lié à des violences sexuelles.
Avant d’être en couple avec mon compagnon actuel, ne pas avoir d’orgasme ou de jouissance lors d’un rapport était une source d’angoisse et de challenge. Si je n’arrivais pas « au bout » malgré mon acharnement, je vivais un échec et je culpabilisais.

J’étais devenue frigide. Et encore aujourd’hui, je lutte contre ça. J’en parle comme d’un comportement parce qu’il s’agit d’une fermeture à l’autre. C’est un mécanisme de défense d’une part, mais aussi une forme d’autopunition. Une partie de moi souffre encore et je ne m’autorise pas à lâcher prise pendant l’acte.
A chaque rapport, je me dissociais de mon corps. Et je ne faisais aucun lien entre le sexe et l’amour. Aujourd’hui, j’ai refais le lien et même si mes sensations ne sont pas encore là, je suis heureuse quand je suis avec mon chéri. Sur le plan émotionnel, être dans les bras de mon homme, pendant nos rapports intimes, me rend heureuse. Et ce, même si physiquement, il ne se passe pas grand chose pour moi.

Le manque d’hygiène peut faire partie des comportements issus de violences

J’ai cessé de m’occuper de mon corps sur le plan hygiène et mise en valeur. Il fut un temps, si je ne me maquillais pas, je finissais quelques jours plus tard, par ne plus me changer de vêtements, puis ne plus me coiffer, et pour finir par ne plus me laver. Ayant un travail et l’exemple à montrer à mon fils, je me faisais violence mais j’adorais ma crasse! M’occuper de mon corps, de moi, ne représentait aucun intérêt. Ça devenait même une corvée.

En revanche, ma maison était rutilante et aucune trace de saleté ne survivait longtemps face à mes chiffons!

Aujourd’hui, je continue à prendre soin de moi, même si je ne me maquille pas!^^

Au niveau émotionnel/psychologique

De grosses difficultés à me positionner

Savoir dire non n’était que pure théorie pour moi. Je cédais tout le temps, culpabilisais, puis me détestais de ne pas être fichue de me respecter et de me faire respecter, alors je me punissais en cédant… (la boucle est bouclée!) Ou alors, je devenais têtue et rigide. Je pouvais passer d’une extrême à l’autre en un rien de temps. Et j’étais incapable de prendre des décisions, sans avoir peur de décevoir quelqu’un.

Un besoin de contrôle absolu pour ne laisser aucune place au hasard

Parmi les comportements issus de violences que j’avais développé, on retrouvais un besoin de contrôle absolu. Je calculais tout à l’avance! Et j’avais des solutions à tous les obstacles que je pouvais imaginer, à propos de toutes les situations. J’avais même des solutions pour les premières trouvées qui auraient pu, au final, engendrées des problèmes… Bref! Mon cerveau bouillait à devenir dingue!

Et pourtant, je ne parvenais pas à être vraiment efficace et à faire mes preuves au boulot. Je commettais de nombreuses erreurs grossières, sans savoir pourquoi, ni être capable de les éviter sur le moment. Tout était intellectualisé mais je n’arrivais pas à matérialiser. C’était très frustrant et je me sentais vraiment nulle et décevante, bien que je comprenais que quelque chose au fond de moi, m’empêchait de réussir correctement.

Anxiété et culpabilité

Je vivais avec un sentiment de peur permanente inexpliquée, qui s’exacerbait à la tombée de la nuit. Cette peur « de la nuit qui tombe » existe encore aujourd’hui. Quand le soir tombe, c’est Versailles chez moi! Tout est allumé et les économies d’énergies pour lutter contre le réchauffement climatique deviennent, pour quelques heures, le cadet de mes soucis!

Culpabiliser pour tout et n’importe quoi était déjà bien ancré en moi, avant les viols! Mais j’étais arrivée à un tel niveau que je devais me convaincre mentalement que j’avais, moi aussi, le droit de: manger, aller au ciné, prendre un bain… Je devais m’accorder consciemment l’autorisation de prendre un peu de bon temps, et sans avoir à accomplir un devoir quelconque. J’étais COUPABLE. Point.

L‘ensemble des violences et viols que j’ai subi, avaient créé un tas de comportements qui ne me ressemblaient pas, au final. Ils ne me caractérisaient pas. Mais ils se révélaient par défense ou par confusion. Ce n’était que le reflet des actes destructeurs vécus tout au long d’une partie de ma vie.

Je n’étais ni folle, ni idiote, ni nulle, ni parano, ni sale, ni mauvaise ou je ne sais quoi encore. J’étais juste victime de violences, entraînant des conséquences qui ne sont pas maîtrisables à volonté. On ne peut qu’essayer de faire de son mieux avec ce qui nous arrive, et c’est déjà beaucoup.

Cependant, tous ces comportements issus de violences n’ont pas leur place dans une vie saine et épanouie. Je ne peux que vous encouragez à vous faire accompagner, pour comprendre d’où ça vient et vous en débarrasser. Et c’est faisable! Je ne suis pas Super Woman, ni meilleure qu’une autre. Et j’y arrive!

Petite confidence: une de mes grandes victoires, qui est aussi un de mes grands bonheurs, consiste à avoir réussi à refaire du lien entre le sexe et l’Amour !

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